Comptabilité, CSE
Date de publication : 23/09/2020
L’expert-comptable du CSE a un rôle qui diffère selon les besoins et les compétences des élus. Bien souvent désigné dans le cadre des consultations récurrentes, il peut également intervenir sur des consultations ponctuelles ou pour des missions de validation des comptes annuels du CSE.
Le code du travail prévoit des consultations obligatoires récurrentes sur trois aspects bien précis de la vie de l’entreprise :
Annuellement, l’employeur doit consulter le CSE sur la situation économique et financière de l’entreprise. Il s’agit ici d’une présentation chiffrée de l’année passée et des perspectives de l’année en cours. Au cours, de cette rencontre, les élus du CSE doivent pouvoir échanger avec la direction et pouvoir poser toutes les questions qu’ils souhaitent.
Les informations obtenues durant cette consultation pourront ensuite être utilisées dans le cadre des NAO ou des négociations sur les accords d’intéressement ou de participation. Le financement de la mission de l’expert-comptable est pris en charge à 100% par l’employeur.
Cette consultation porte sur l’impact de ces orientations stratégiques sur l’activité, l’emploi, l’évolution des métiers et des compétences, l’organisation du travail, la sous-traitance, l’intérim ainsi que sur les contrats temporaires et l’utilisation des stagiaires.
Il est également évoqué la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la formation professionnelle et le développement des compétences.
Le CSE joue ici un rôle important dans le cadre de cette consultation car il a la possibilité de proposer à la direction des orientations différentes. Charge ensuite aux dirigeants de l’entreprise de fournir une réponse argumentée au CSE qui pourra aussi dans la foulée répondre aux nouveaux arguments de la direction. Le financement de la mission de l’expert-comptable est pris en charge à 80% par l’employeur et 20% par le CSE sur son budget AEP.
Il s’agit d’une consultation annuelle (sauf accord spécifique sur la fréquence des consultations). Il est à noter que pour les entreprises d’au moins 300 salariés, l’examen du bilan social fait également partie des prérogatives de cette consultation.
Le champ d’analyse est très large car il couvre les points suivants :
En outre, l’employeur devra présenter le rapport annuel sur la situation générale de la santé ainsi que le programme relatif à la prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Le financement de la mission de l’expert-comptable est pris en charge à 100% par l’employeur.
Au-delà les consultations récurrentes, l’expert-comptable peut également intervenir ponctuellement sur les points ci-dessous :
À lire :
Les nouvelles règles comptables pour les associations, fondations et CSE
Depuis la loi de 2014 (mise en application au 01/01/2015) relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, de nouvelles obligations en matière de transparence financière ont été imposées aux anciens Comités d’Entreprises (dorénavant appelé Conseil Social et Économique depuis le 01/01/2020).
Aussi, ces obligations comptables ne sont pas les mêmes selon que les ressources annuelles du CSE dépassent ou non le seuil des 153 000€ (fixé par l’article D.2325-12 du code du travail).
L’expert-comptable a vocation à être pour les élus du CSE un partenaire de confiance qui doit leur permettre d’appréhender leur mission avec sérénité. Dans un contexte actuel plein d’incertitudes notamment sur les questions sanitaires et économiques, il est normal que les élus se posent de nombreuses questions.
L’expert-comptable en tant qu’« expert-conseil » doit être capable de répondre à ces interrogations de manière pédagogique en faisant bénéficier aux élus de ses compétences en matière de politique sociale grâce à l’expérience accumulée dans d’autres entreprises. Il est un vecteur essentiel d’un dialogue social apaisé et de qualité ayant pour objectif l’intérêt des salariés et de l’entreprise.
Que son intervention se fasse dans un cadre légal ou non, l’intérêt pour le CSE et plus particulièrement pour le trésorier est de se libérer l’esprit de l’aspect purement technique et réglementaire de la production des comptes annuels. Obtenir une validation chaque année par un expert-comptable est un gage de sérieux et un signe de transparence fort envoyé par le CSE aux salariés de l’entreprise et à l’employeur.