Juridique
Date de publication : 19/11/2020
Solène Girard
Les associations, fondations et fonds de dotation, comme les entreprises, sont concernés par la réglementation relative aux bénéficiaires effectifs. Jusqu’à récemment limitée aux associations et fondations étant inscrites au RCS, l’obligation de déclaration au registre des bénéficiaires effectifs est élargie à toutes les structures.
La loi n°2024-364 du 22 avril 2024 portant diverses disposition d’adaptation au droit de l’Union européenne a élargi la réglementation issue initialement de l’ordonnance n° 2020-115 du 12 février 2020. Ces nouvelles dispositions visent à renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et aménagent le dispositif existant, ayant pour conséquence d’instaurer une obligation étendue pour les associations, fondations et fonds de dotation.
Mise à jour 13 mai 2024
Généralement, le bénéficiaire effectif d’une association, d’une fondation ou d’un fonds de dotation est la ou les personnes physiques qui représentent légalement la personne morale. Le Code monétaire et financier précise ceci (article R. 561-3 du Code monétaire et financier) :
« Ainsi, lorsque le client est une association, une fondation, un fonds de dotation ou un groupement d’intérêt économique, le bénéficiaire effectif est :
a) Le ou les représentants légaux de l’association ;
b) Le président, le directeur général ainsi que, le cas échéant, le ou les membres du directoire de la fondation ;
c) Le président du fonds de dotation ;
d) La ou les personnes physiques et, le cas échéant, le représentant permanent des personnes morales, désignées administrateurs du groupement d’intérêt économique.«
L’article L. 561-45-1 du CMF prévoit que « les associations, fondations, fonds de dotation, fonds de pérennité » :
Les professionnels concernés par la lutte anti-blanchiment, listés à l’article L. 561-2 du Code monétaire et financier, sont notamment les professionnels du chiffre comme votre expert-comptable ou votre commissaire aux comptes, les professionnels du droit mais aussi les banques, les établissements de crédit, les professionnels du secteur de l’assurance, les établissements de paiement, etc.
Voici les informations sur les bénéficiaires effectifs qui doivent être conservées et communiquées aux professionnels mentionnés ci-dessus (cf articles L. 561-46 et R. 561-56 du CMF) :
Jusqu’à présent, cette obligation de déclaration ne concernait que les associations, fondations immatriculées au RCS (comme par exemple, celles émettant des obligations).
Désormais, toutes les associations, fondations et tous les fonds de dotation doivent effectuer cette déclaration (article 7 de la loi du 22 avril 2024).
A l’heure actuelle, il n’a pas encore été précisé de quelle manière la déclaration se fera d’un point de vue pratique pour ces structures non inscrites au RCS. Des précisions seront apportées ultérieurement.
L’administration doit vérifier, par tous moyens, y compris par des demandes de justificatifs, l’adéquation, l’exactitude et le caractère actualisé des informations figurant dans chacun des registres concernés (répertoire nationale des associations et registre des bénéficiaires effectifs). En cas de divergence entre les informations déclarées et celles dont elle dispose, elle la signale aux organismes concernés, aux fins de correction.
Les sanctions prévues en cas d’absence de déclaration des informations sur les bénéficiaires effectifs sont notamment :
Pour plus de détails sur la déclaration et les sanctions pénales liées au dispositif, consultez :
Le dispositif de déclaration des bénéficiaires effectifs se renforce
Solène Girard
Responsable Nationale Marché Economie Sociale
Solène est Responsable nationale de la ligne de marché « Economie Sociale » chez In Extenso. Dans ce cadre, elle anime et coordonne le réseau pour le marché spécifique des associations et de l’économie sociale.