Social
Date de publication : 10/02/2025
Laurent Simo
Les associations d’au moins 20 salariés doivent employer des personnes handicapées à hauteur d’au moins 6 % de leur effectif. À défaut, elles doivent verser une contribution financière dont peut être déduit le montant des dépenses liées à la conclusion de contrats de fourniture, de sous-traitance ou de prestation de services avec des entreprises adaptées ou des ESAT (Établissements ou Services d’Aide par le Travail).
Les associations comptant au moins 20 salariés pendant 5 années civiles consécutives deviennent assujetties à une obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH). Elles doivent alors employer des travailleurs handicapés dans une proportion d’au moins 6 % de leur effectif total (soit, par exemple, deux travailleurs handicapés pour une association de 35 salariés).
Bénéficient de l’OETH notamment les travailleurs titulaires de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), les victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ayant entraîné une incapacité permanente au moins égale à 10 % et titulaires d’une rente versée par un régime de protection sociale obligatoire (Sécurité sociale, Mutualité sociale agricole…), les titulaires de la carte « mobilité inclusion » portant la mention « invalidité » ainsi que les titulaires de l’allocation aux adultes handicapés.
Pour remplir leur obligation, les associations peuvent :
Les associations peuvent également remplir leur OETH en mettant en œuvre un accord collectif agréé conclu au niveau de la branche, du groupe ou de l’association. Cet accord d’une durée maximale de 3 ans, renouvelable une fois, doit mettre en place un programme pluriannuel en faveur des travailleurs handicapés incluant un plan d’embauche et un plan de maintien dans l’emploi.
Les associations qui n’emploient pas suffisamment de travailleurs handicapés par rapport à leur effectif ou qui n’appliquent pas d’accord agréé doivent s’acquitter, chaque année, d’une contribution financière. Son montant se calcule en multipliant le nombre de travailleurs handicapés manquants par un montant variant selon l’effectif de l’association :
La contribution financière peut faire l’objet de déductions au titre :
Peuvent également être déduites du montant de la contribution les dépenses liées à la conclusion de contrats de fourniture, de sous-traitance ou de prestation de services avec des travailleurs indépendants handicapés, des associations de portage salarial, des entreprises adaptées ou des ESAT. Le montant de cette déduction correspond à 30 % du prix hors taxes des fournitures, travaux ou prestations, duquel sont déduits les coûts des matières premières, des produits, des matériaux, de la sous-traitance, des consommations intermédiaires et des frais de vente et de commercialisation. Cette déduction est limitée à 50 % du montant de la contribution lorsque l’association emploie moins de 3 % de travailleurs handicapés par rapport à son effectif et à 75 % lorsqu’elle en emploie au moins 3 %.
Tous les employeurs, quel que soit leur effectif, doivent, tous les mois, indiquer dans leur DSN le statut de travailleur handicapé de leurs salariés, de leurs stagiaires et des personnes accueillies dans le cadre d’une période de mise en situation en milieu professionnel.
Les associations assujetties à l’OETH doivent aussi effectuer une déclaration annuelle dans la DSN d’avril. À défaut, elles sont redevables d’une contribution fixée d’abord à titre provisoire et calculée en multipliant :
Le montant ainsi obtenu est majoré de 25 %, sachant que ce taux augmente de 5 points par échéance non déclarée consécutive (taux de 30 % si l’association n’effectue pas de déclaration pendant 2 ans de suite).
Cette contribution provisoire est notifiée à l’association avant le 31 décembre de l’année au cours de laquelle elle aurait dû souscrire la déclaration. Si, après notification, l’association effectue sa déclaration, ce montant est régularisé, le taux de la majoration diminuant alors à 8 %.
Au-delà de l’aspect éthique d’ouvrir des postes aux personnes porteuses de handicap, les associations doivent anticiper pour éviter de devoir s’acquitter d’une contribution financière pour manquement à leur obligation d’emploi des travailleurs handicapés. Préciser dans les annonces de recrutement que les postes sont adaptés aux situations de handicap, mettre en place des actions concrètes d’aménagement d’accès, recourir à des contrats auprès d’entreprises adaptées ou d’ESAT sont autant de bonnes pratiques qui permettront de réduire l’impact financier de cette contribution.
Laurent Simo
Expert-comptable, commissaire aux comptes, associé, directeur national ESS, auditeur de durabilité
Laurent est associé au sein du cabinet In Extenso. Expert-comptable et commissaire aux comptes spécialiste du secteur associatif et ESS, il est en charge du Marché Economie Sociale du groupe In Extenso.